Vous participiez mi-novembre à une grande mission économique en Chine. Nous ne doutons pas du grand intérêt économique que représente ce pays pour nos entreprises.

Cela ne nous empêche pas de nous questionner sur la validation politique que ce type de mission peut suggérer de la part de la Région, ce qui nous semble problématique au regard des exactions commises par le gouvernement chinois. Il y aurait énormément à dire sur les violations de droits humains en Chine mais au vu de l’actualité, je vais me concentrer sur deux éléments : la situation des Ouïghours et la situation à Hong Kong.

Les Ouïghours sont une minorité musulmane turcophone, vivant dans la province de Xinjiang à l’extrême ouest de la Chine. Cette zone a connu plusieurs soulèvements d’Ouïghours violemment réprimés. La population voulait dénoncer les discriminations des pouvoir chinois. Le gouvernement chinois a répondu à ces soulèvements par la force, au nom de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme religieux. « Il est aujourd’hui question de rééducation et de répression à laquelle aucune classe sociale n’échappe. Les 11 millions de Ouïghours vivent aujourd’hui sous une surveillance permanente, la peur s’est installée dans les foyers », expliquait la RTBF dans un de ses articles.

Au mois de mai, France24 a réalisé un documentaire sur la situation des Ouïghours. Les témoignages d’hommes et de femmes ayant vécu l’enfermement dans l’un des camps installés par le régime de Pékin dans la région sont poignants, et glaçants. Il est entre autres question de privation de nourriture et de punitions diverses.

Plusieurs ONG ont dénoncé l’existence de ces camps mais aussi l’usage de détentions illégales : les personnes détenues n’ont jamais été accusées d’avoir commis une infraction, ni comparu devant un tribunal ou encore jamais pu contester les faits qui leur sont reprochés. En 2018, l’organisation des Nations Unies a elle-même parlé des persécutions dont est victime cette minorité mais Pékin a tout nié. Il y aurait pourtant une centaine de ces camps de détention dans le Xinjiang, dont Pékin a finalement diffusé quelques images, dévoilant de jeunes gens souriants, heureux, reconnaissants envers le gouvernement chinois de les « avoir sauvés ».

Aujourd’hui, aucun gouvernement n’a encore évoqué publiquement la possibilité de sanction internationale contre la Chine pour cette situation alarmante.

Deuxièmement, vous n’êtes pas sans savoir que d’importantes manifestations ont lieu à Hong Kong depuis plusieurs mois et singulièrement dans ces dernières semaines. Depuis la « Révolution des Parapluies » en 2014, les tensions n’ont cessé de grandir. Les habitants, et particulièrement les étudiants se sont mobilisés contre la volonté du gouvernement chinois de limiter le suffrage universel dans le cadre des élections du chef de l’exécutif d’Hong Kong. Restreindre le suffrage universel, rien de moins. Cinq ans plus tard, les mobilisations sont toujours présentes et la tension monte entre les deux camps. On déplore plusieurs victimes suite aux violences policières qui répriment avec force les mouvements citoyens. A l’heure d’écrire ces lignes Pékin menace de tirer à balles réelles sur les manifestants. Pourtant, les revendications des manifestants restent essentielles : le suffrage universel pour toutes les élections hongkongaises, ou encore l’ouverture d’une enquête sur la répression de la police, qu’ils jugent violente.

Il est dit dans la presse que la Région bruxelloise a joliment « tiré son épingle du jeu » lors de cette mission économique. « Avec onze signatures au total pour 53 entreprises présentes, elle fait mieux que ses voisines wallonne et flamande » nous dit la DH.

Mes questions sont donc les suivantes :

  • Quelles sont les entreprises qui ont participé à la mission? Dans quels domaines sont-elles actives ?
  • Certains sont-elles actives où ont-elles eu des contacts sur place dans les domaines de la sécurité, de la surveillance, du digital, et de la pharmacie ?
  • Quelles sont les entreprises bruxelloises à avoir signé un contrat ?
  • Sur quoi portent ces contrats ?
  • Qui avez-vous rencontré (entreprises, responsables politiques, associations) ?
  • Est-ce que la situation des Ouïghours et de Hong Kong a été abordée?
  • Est-ce que les violences en cours à Hong Kong pendant votre visite ont modifié l’agenda de votre visite?
  • Quels sont les critères qui ont guidé l’organisation de cette mission ?

 

Retrouvez mon intervention et la réponse du secrétaire d’état sur le site de Parlement bruxellois