Ce 12 juin, lors de la Commission finances du Parlement bruxellois, le Ministre Sven Gatz a présenté sa réforme des droits de succession. Cette réforme marque une avancée significative en sortant de la logique restrictive et dépassée qui exigeait le mariage ou la cohabitation légale pour bénéficier d’un taux réduit lors d’une succession. Désormais, tout le monde sera traité de manière équitable. 
Néanmoins, cette réforme ne résout pas la question principale à laquelle devrait pourtant s’atteler le régime des successions : la réduction des inégalités. Attention, ne nous trompons pas de cible ici : 10 % des belges ne recevront aucun héritage, et 50 % hériteront en moyenne de moins de 212 000 €. Il faut noter ici cette splendide victoire de la droite d’avoir réussi au fil des années à faire croire aux petits patrimoines que ce sont chez eux que les vilains gauchistes veulent aller chercher.
En 1980, l’héritage représentait 50 % du patrimoine total, le reste étant le fruit du travail. En 2020, cette proportion est passée à 75 % – 25 %. C’est là que l’importance des droits de succession prend tout son sens. Les arguments avancés par mes collègues de droite, encore entendus cet après-midi au Parlement, visent à dissimuler une réalité incontestable : les plus grandes fortunes ne paient pas leur « juste part ». D’une part, parce que le code actuel n’est pas adapté et, d’autre part, parce qu’ils utilisent toutes les astuces possibles pour échapper à l’impôt. Pendant ce temps, les patrimoines plus modestes paient deux fois : la première en respectant les règles du jeu, la deuxième en disposant de moins d’argent public de par le non paiement des grands patrimoines.
#plusvertplusjuste