Monsieur le Ministre,

Ce 20 mars, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies a publié la synthèse des constats scientifiques, techniques et socio-économiques liés au changement climatique. Ce dernier rapport, s’adresse dont principalement aux décideurs politiques à qui il rappelle qu’il nous reste 7 ans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et espérer ainsi respecter une réduction de 60 % d’ici à 2035.

Pour rappel, la Région bruxelloise s’est engagée avec l’ordonnance climat du 17 juin 2021 à réduire ses émissions directes de minimum 40 % en 2030, 67 % en 2040 et atteindre la neutralité carbone en 2050. l’atteinte de ces objectifs, dont le premier échoit dans 7 ans, nécessitent des investissements substantiels.

Dans ce cadre, le rapport du GIEC souligne le manque de volonté politique et rappelle comme de nombreuses études avant lui que le coût généré par la non-atteinte des objectifs climatiques sera largement supérieur au financement aujourd’hui des investissements nécessaires à l’atteinte de nos objectifs.

Dans le même temps, vous avez récemment évoqués dans la presse vouloir progressivement supprimer les investissements stratégiques de la Région et les réintégrer dans le budget ordinaire. Pour rappel, il s’agit d’une part importante d’investissements – 428 millions en 2023 – qui sont retirés du calcul du solde de financement et qui permettent de financer des investissements exceptionnels dans la politique de mobilité, tels que la rénovation des infrastructures existantes, ainsi qu’une dotation supplémentaire à la STIB pour la construction du nouveau métro.

(Cependant, une part importante des investissements stratégiques – 286 millions en 2023 – sont actuellement destinés à la STIB pour la construction du futur métro 3. Confronté à de graves problèmes techniques sur le tronçon Albert – Nord, l’ardoise ne cesse d’augmenter alors que les travaux n’ont même pas commencé sur le tronçon Nord – Bordet. Selon les estimations et en y intégrant les derniers surcoûts, on atteindrait désormais un total de 2,82 milliards d’euros.)

Se pose donc légitiment la question de la capacité financière de notre Région à pouvoir continuer à investir pour le climat et l’environnement, dans un contexte financier et budgétaire de plus en plus compliqué.

Monsieur le Ministre :

  • Comment envisagez-vous de financer les investissements nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques 2030, 2040 et 2050 dans un scénario ou les investissements stratégiques diminueraient progressivement ?

  • Comment envisagez-vous de financer l’ensemble des investissements dans les transports publics (bus, tram et métro) nécessaires à l’atteinte des objectifs 2030 du plan régional de mobilité ainsi qu’au respect de la LEZ dans un scénario ou les investissements stratégiques seraient progressivement intégrés dans le budget ?

  • Quelles nouvelles pistes de recettes sont-elles envisagées afin de compenser l’intégration des investissements stratégiques dans le budget régional ? Voyez-vous d’autres possibilités que la taxe kilométrique intelligente pour atteindre l’ordre de grandeur nécessaire à la poursuite du financement desdits investissements, soit plusieurs centaines de millions d’euros par an ?