La NVA a déposé une demande d’explication au Ministre Sven Gatz concernant les fonds versés par Beliris (le fédéral) au Gouvernement bruxellois. Dans celle-ci, Cieltje Van Achter, cheffe de groupe des nationalistes flamands demande pourquoi une partie plus importante n’est pas versée pour le financement du Métro 3.

J’en ai profité pour réagir et  poser quelques questions au Ministre Sven Gatz :

 

Merci Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Nous avons eu cette même discussion il y a un mois. La seule différence, c’est qu’à ce moment-là, l’administration de Beliris n’avait pas encore proposé de suspendre le projet du Métro 3 vers Schaerbeek.

Avant d’entrer dans le fond du sujet, j’aimerais rappeler une chose. Les 279 millions d’euros supplémentaires crédités par Beliris (pour 2023-2024) sont mis à disposition de Bruxelles pour développer et promouvoir son rôle de capitale nationale et internationale.

Pour ce faire, les moyens qui sont déployés le sont afin de répondre à divers défis régionaux d’ampleurs. Cet argent n’a donc pas vocation à être uniquement enterré, au seul bénéfice des navetteurs. Bruxelles n’est pas un carrefour ou lieu de transit géant. C’est aussi, et surtout, une ville où vivent des gens. En l’occurrence 1,2 million.

Écolo s’inscrit en faux contre ceux qui pensent que l’argent de Beliris irait à «  toute sorte de petits projets d’investissements et de rénovation qui n’ont aucun rapport avec la fonction de Capitale de Bruxelles ». A moins de considérer :

  • que financer la restauration de son patrimoine n’a aucun intérêt pour une capitale

  • que financer la restauration de la Place du Luxembourg – où vivent d’ailleurs des milliers d’expatriés – ne participe pas pleinement à sa fonction de capitale internationale

  • que financer du confort de vie – tel que l’aménagement d’espaces de tranquillité et de divertissements – n’a aucune plus-value pour ses habitants et ses passants

  • que financer du logement social, pour permettre à toutes et tous, quelque soit son revenus, de vivre au sein de la capitale, ne soit pas une priorité.

Et je voudrais rajouter une chose, qui permettra d’entrer dans le fond du débat : mettre tout l’argent du fond Beliris n’est même pas suffisant pour financer l’entièreté du Métro 3.

Depuis des mois, dans cette commission, j’ai entendu les uns et les autres dire « nous devons demander une rallonge au fédéral ou à l’Europe ». Il n’en est rien. Pire encore, l’administration Beliris propose désormais de suspendre ce projet.

On évoque à présent une ardoise de 4,4 milliards d’euros. Pour faire simple, ce métro coûterait plus de 3500 euros par bruxellois. L’expert en Finances publiques, Maxime Fontaine, que nous avons tout récemment invité dans cette commission, déclarait dans la presse que « Bruxelles n’a pas les épaules assez solides » vu l’état de ses finances publiques, et que la poursuite du projet Nord-Bordet « présente des risques énormes ».

Dès lors, si nous voulons construire l’extension du Métro 3 vers Schaerbeek : nous avons besoins d’un plan financier clair. Auquel cas, si nous décidons de le continuer « quoi qu’il en coûte » et sans toutes les garanties nécessaires, nous risquons : primo d’alourdir l’ardoise totale et de gaspiller l’argent public ; deusio, d’être confronté à de nouvelles zones marécageuses qui retarderaient le projet au-delà de 2040 ; tertio, d’éventrer la ville, de Schaerbeek à Evere, comme c’est le cas à Stalingrad.

Monsieur le Ministre,

  • L’État de nos finances publiques nous permet-il de consacrer l’ensemble des moyens de Beliris au Métro, et de financer par nous-mêmes les projets actuellement couverts par l’argent du fédéral ?

  • La Région de Bruxelles-Capitale a-t-elle « les épaules assez solides », pour poursuivre le projet du Métro 3, dans les conditions actuelles de financement de Beliris ?

  • Avec le report des années précédentes, l’enveloppe budgétaire totale s’élève maintenant à 771 millions d’euros. Pourriez-vous nous dire quelles seront les modalités de la libération des financements ? Et de quelle manière ces montants seront ventilés ?

  • Quelles sont les modalités qui règlent la question des budgets sous-utilisés, c’est-à-dire engagés mais non liquidés ?

 

Retrouvez l’entièreté du débat ici.