« Une épidémie de flemme »: les gens sortent-ils de moins en moins de chez eux?
« La grande question religieuse était : y a-t-il une vie après la mort ? La grande question des sociétés d’aujourd’hui est à l’inverse : y a-t-il au moins une vie avant la mort ?« . C’est sur cette question existentielle que le débat de l’émission C’est pas tous les jours dimanche s’est penché.
La question est posée par le philosophe Pascal Bruckner. « L’extérieur est vu comme une source de péril et pour se soustraire au risque, on se calfeutre chez soi », analyse-t-il. Un « chez soi » décrit comme « confortable » où « tout vient à nous« . « Absolument tout est livré aujourd’hui : la nourriture, les biens essentiels et même les partenaires amoureux peuvent venir chez vous grâce à des applications spécialisées ».
« La France connait, et je pense que c’est pareil en Belgique, une épidémie de flemme. Les gens n’ont plus envie de travailler ni même de faire l’effort de s’habiller pour sortir parce qu’effectivement, le dehors est devenu synonyme de risque maximum. »
« Je dois dire que c’est inquiétant comme évolution anthropologique« , regrette le philosophe.
Un point de vue que ne partage pas la députée bruxelloise Marie Lecocq. « Je suis assez étonnée par le constat qui est fait. Dans ma vie de tous les jours, je constate qu’il y a toujours autant de gens qui s’engagent, qui choisisent une autre voie. Je crois qu’il ne faut pas en venir à dépeindre une société dramatique qui centre la responsabilité sur les individus. Ça doit nous alerter sur le travail qu’on doit faire collectivement pour retrouver du lien social dans nos sociétés d’aujourd’hui. »