Notre société est structurée de manière essentiellement binaire où la norme dominante consiste à se représenter les individus comme étant soit homme soit femme. Cependant,  certaines personnes ne se sentent pas à l’aise dans l’identité de genre qui leur a été assignée. Certain-e-s se sentent femme ou homme indépendamment de leur sexe biologique, d’autres un mélange des deux ou aucun des deux, d’autres encore ressentent leur identité comme fluide. Dans tous les cas, il convient de respecter la diversité et la complexité de chaque individu et de lui permettre de s’épanouir et de s’exprimer au quotidien.

Pourtant, force est de constater que les discriminations à l’égard des personnes Trans sont encore fortement présentes, notamment dans la sphère professionnelle. Ainsi, la presse se fait l’écho d’une enquête publiée en 2021 par le site de recherche d’emploi StepStone à l’occasion de la journée internationale de la visibilité des personnes transgenres. Celle-ci révèle que 65% des personnes interrogées indiquent avoir été victimes de discrimination au travail en raison de leur transidentité.

Il est important de rappeler ici que l’employeur à le devoir de respecter la vie privée du travailleur ou de la travailleuse et qu’une série de dispositions consacrent à ce principe au sein du droit du travail :

L’employeur est tenu de promouvoir le bien-être des travailleurs et des travailleuses au sein de son entreprise.  Il a également le devoir de protéger les travailleurs/travailleuses contre la violence et le harcèlement. Pour ce faire, il doit notamment identifier et prendre des mesures de prévention contre ces comportements. Enfin, il est interdit pour l’employeur de discriminer, de traiter de manière distincte une personne en raison de son identité ou de son expression de genre au cours de la relation de travail (par exemple en matière de rémunération, horaires de travail, etc.).

Par ailleurs, selon beaucoup de chercheur.se.s, l’embauche constitue également l’un des domaines les plus problématiques pour les personnes trans. Ainsi, il ressort d’une étude  internationale que les chiffres du chômage parmi les personnes trans sont nettement plus élevés par rapport à la population en général et ce alors que les personnes trans disposent en moyenne d’une formation supérieure à la population globale.

Les préjugés ont la vie dure et du fait d’images caricaturales véhiculées par la société, certains employeurs ont une image stéréotypé et extravagante de la communauté trans et craignent que ceux-ci « ternissent » l’image de leur entreprise.

Il existe donc encore un fossé entre la loi et le respect de celle-ci, qui ne pourra se réduire que par une évolution des mentalités.

Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes :

  • Avez-vous pris connaissance de cette étude concernant les discriminations au travail et comment répondez-vous à cette problématique ?
  • Quelles sont les dispositions prises par le Gouvernement ainsi que par votre administration pour lutter contre cette forme de discrimination ? Avez-vous pu mesurer et quantifier les résultats des différentes actions relatives à la lutte contre la discrimination entreprises récemment par le gouvernement bruxellois? Pouvez-vous nous faire un état des lieux des actions mises en places par ce gouvernement pour favoriser l’emploi des personnes trans ?
  • Afin de lutter contre les stéréotypes de genre, des actions de sensibilisation à destination des employeurs sont-elles mises en oeuvre ?
  • Il se peut que la personne trans doivent s’absenter en raison de la transition/transidentité, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de dispositions légales particulières à cet égard. Comment le Gouvernement répond-t-il à cette problématique ?
  • Les agents d’Actiris et le personnel des organismes partenaires impliqués dans l’accompagnement, l’insertion et la formation des demandeurs d’emploi sont-ils sensibilisés à cette réalité des personnes transgenres et au respect de leur identité?

Retrouvez mon intervention et la réponse du ministre sur le site du Parlement bruxellois